HERMINA | BOY GE MENDES | DULCE MATHIAS | TCHEKA 
| LUTCHINHA | MEME LANDIN | JORGES HUMBERTO |

 


Herminia est née sur l’île de Sao Vicente à Mindelo, haut lieu musical du Cap Vert, en 1942, au sein d’une fratrie nombreuse, comprenant une douzaine de frères et soeurs. Enfant, elle manifeste un goût précoce pour la musique, se battant pour apprendre à jouer de la guitare, composant sa première morna à l’âge de douze ans. C’est au même âge qu’à la suite de la mort de son père, elle émigre sur l’île voisine de Sal, devant rapidement travailler pour subvenir à son existence. Elle commence alors à chanter, en s’inscrivant dans la tradition populaire des cantadeiras, ces lavandières de jadis qui chantaient à tue-tête en battant le linge, et en jouant dans des groupes de musiciens ambulants qui improvisaient ou produisaient à la commande des sérénades en pleine rue. Elle ne reniera jamais cette origine, continuant encore aujourd’hui à chanter des chansons du répertoire traditionnel avec une « voix naturelle » unique, parfois gouailleuse, toujours saisissante et prenante, qui a amené à la traiter d’ «Edith Piaf du Cap Vert».

Cousine de Césaria Evora, ces deux grandes dames de la chanson cap verdienne connaissent plusieurs fois des destins croisés : c’est lorsque Césaria Evora refuse de chanter un soir, devant la bonne société de Minelo, dont Herminia assurait la première partie, que celle-ci est remarquée par un producteur. Elle va enregistrer avec lui un premier disque originellement conçu pour Césaria par le grand compositeur capverdien Vasco Martins, qui a voulu renouveler profondément la tradition musicale de son pays en l’enrichissant d’accords beaucoup plus subtils et difficiles à chanter. Herminia relèvera le défi avec brio. Aujourd’hui encore, ce premier disque sert de référence à tous les amoureux de musique cap verdienne… Comme sa cousine, Herminia commence à connaître un début de carrière internationale, avec une tournée en France, en Italie, en Espagne et en Hollande.

Elle enregistre un second CD, tout aussi admirable, où elle choisit de revenir au répertoire traditionnel, mais en gardant les enrichissements et les accords réalisés à la manière de Vasco Martins. Ce disque, encore inédit, est une pure merveille –notamment avec ses duos, l’un chanté avec Téofilo Chantre, l’autre avec Morgadinho. Mais ce second CD, qui aurait dû assurer définitivement sa consécration, ne sort pas. Au tournant de ce nouveau millénaire, les difficultés financières de son producteur entraînent la chute brutale de ses tournées et l’arrêt de sa carrière. Herminia va mettre plusieurs années à s’en remettre, repliée sur son île de Sal, apparaissant ponctuellement à Sao Vicente, comme pour le festival de Bahia de Gatas.

Aujourd’hui, enfin, le retour de la grande Herminia est annoncé. Elle revient de dix jours passés à Sao Vicente, où elle a assuré un concert unique et magique qui signait ses retrouvailles avec le grand musicien Bau. Un documentaire est en train d’être tourné sur elle et, pour l’avoir accompagné dans les rues de Mindelo avec Voginha, nous ne pouvons que témoigner de l’amour populaire qu’elle suscite : alors que la grande Césaria Evora est reconnue dans le monde entier, Herminia est revendiquée par le petit peuple du Cap Vert comme «sa» chanteuse, la - diva - du peuple, certes méconnue à l’étranger, mais qui a gardé chez elle un capital de sympathie, d’amour et de vénération qu’on sent à chaque pas passé à ses côtés.

Une tournée en France, en Mai, est prévue. Elle devrait coïncider avec la sortie –enfin !- de
son deuxième et admirable CD. Ce sera l’occasion où jamais de découvrir ce génie méconnu, d’être charmé et bouleversé par ce petit bout de femme qui semble si frêle et si fragile, et qui, dès qu’elle se met à chanter, se transforme en médium ou en shaman féminin, communiquant des émotions, des souffrances et des espoirs enfouis au fond de chacun, qu’elle incarne et qu’elle transmet à fleur de peau…. Car, comme toute grande diva authentique, Herminia donne l’impression, à chaque fois qu’elle chante, de mettre en jeu sa propre vie…

 

 

Herminia

 

 

 

 

 

 

L'Edith Piaf du Cap-Vert

 

 

 

 

 

 

En Concert...

 

Boy G Mendes

 

 



Ambiance jazzy pour Morna cap-erdienne. Avec ses tempes grisonnantes et sa bonne bouille de petit garçon, le chanteur Boy Gé Mendes chante une nostalgie élégante. Sa voix de velours swingue sur des mélodies aux arrangements trop policés, reflétant toute la tristesse douce-amère de ce crooner capverdien. Si Boy Gé Mendès chante si bien l`exil, c`est peut être parce que lui-même est né à des centaines de kilomètres de la terre de ses ancêtres. Voir le jour sur la terre ferme alors que ses racines sont sur une île, c`est sans doute de ce paradoxe que naîtra son goût pour les voyages.

Boy Gé Mendes est né en 1952 à Dakar où une forte communauté originaire de l`archipel du Cap Vert est concentrée. Mais la capitale du Sénégal compte aussi de nombreux Maliens, des Guinéens... le petit Gérard Mendès grandit dans une ambiance cosmopolite, où les gamins se bagarrent sans distinction de couleur et se réconcilient aussi sec sans autre forme de protocole, comme tous les enfants du monde. Dès l`adolescence il commence à se produire dans les piano-bars des quartiers chauds de Dakar où il chante des reprises des Beatles, de rock ou de salsa.

Il fonde son premier groupe, les "Beryl`s" en 1967 et commence à tourner dans tout le Sénégal. Peu à peu, il commence à se faire un nom. Il faut attendre une dizaine d`années pour que (en compagnie de son frère Jean Claude, de Luis Silva, et de Manu Lima) il crée un groupe 100% capverdien : "Le Cabo Verde Show". Tout de suite, la communauté des exilés du Cap Vert implantée aux Pays-Bas et en France leur fait un triomphe. Du coup, le chanteur décide désormais d`écrire ses textes en créole capverdien.

Pour marquer ce retour aux sources, en 1990, il prend le nom de "Boy Gé" Mendès (surnom qu`on lui donnait étant enfant). Sa carrière prend alors une nouvelle ampleur. Sa chanson "Grito de bo Fidge" devient le premier tube cap-verdien pour public international. Paris, Nice, New York, Abidjan... Les concerts se multiplient tellement que Boy Gé ressent le besoin de prendre une pause nécessaire. Pendant quelque temps, il voyage avec sa guitare, de façon informelle. Et quand il revient au bercail, c`est avec la ferme intention de prendre un nouveau tournant musical tout en restant fidèle à ses origines.

Sa musique devient à la fois plus élaborée et plus éthérée. Il épice sa base jazzy capverdienne de fragrances brésilienne et cubaine. Paolo Conte africain, Boy Gé Mendès chante avec délicatesse une élégante mélancolie faite de douceur et d`espoir. Considéré comme le pendant masculin de Césaria "Diva" Evora, Boy Gé Mendes, né à Dakar parmi la diaspora cap-verdienne du Sénégal et qui évoluait déjà entre musique brésilienne, reggae, salsa, jazz et soul, développe aujourd'hui un style empreint de cette mélancolie particulière au Cap Vert. Une sensualité mêlée de saudade, un mal inexprimable qui fait danser le corps et apporte gaieté à l'esprit. Comme un blues, entre lenteur et swing.

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Issue d'une famille de musiciens très influente au Cap-Vert, Dulce Matias a la musique et le chant dans la peau. Très sensible au maintien de ses racines, de sa culture et de sa langue, elle a fait le choix de la musique traditionnelle, en chantant la morna, style musical nostalgique aux rythmes lents et la coladera plus rapide et joyeux...

Un tempo alléchant, un timbre argentin, des refrains captivants, Dulce apportera au Festival une ouverture de la tradition cap verdienne à d’autres rythmes brésiliens. Sur les traces de la Diva aux pieds nus Cesaria Evora, Dulce Matias devient finaliste des Koras Awards 1999.

Dans ses compositions, elle chante des messages d'amour, de paix et de nostalgie, comme la morna et la coladeira les chantonnent merveilleusement. Mais elle pose aussi une analyse critique sur l'évolution de la musique cap-verdienne, et l'importance pour elle de chanter en "live" devant son public.

Elle reste fidèle à ses racines culturelles mais assez proches des musiques du Brésil. Ses modèles : Barbara Streisand et surtout Ella Fitzgerald, sa référence ultime car le jazz reste pour elle " la meilleure école pour éduquer la voix " et le blues " le rythme qui se rapproche le plus de la nostalgie qu'éprouvent les cap verdiens pour leur pays. "

Qu'elle chante la morna, style musical le plus connu, dansée en couple et se jouant à un rythme lent sur des textes nostalgiques exprimant la saudade le regret de l'amour perdu, de l'exil et l'espérance du retour ; ou la coladera jouée sur des rythmes plus rapides avec des instruments acoustiques traditionnels (violon, guitares, cavaquinho), et exprimant la joie de retrouver ceux que l'on aime après une longue absence ; Dulce transporte le public.

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Tcheka

 

 


Manuel Lopes Andrade, ou plus simplement Tcheka, est né le 20 Juillet 1973, au port de Ribeira Barca, commune de Santa Catarina, sur l'île de Santiago, la plus africaine des îles de l'archipel du Cap-Vert. Il commence très tôt à faire de la musique aux côtés de son père, Nho Raul Andrade, un violoniste très populaire dans les bals et les fêtes de villages de l'île. Tcheka est à bonne école : ses fausses notes lui valent un coup d'archet, mais il apprend vite et se fait remarquer dans toutes les fêtes, mariages, baptêmes …

Pourtant Tcheka a d'autres ambitions. A 15 ans, il commence à développer un style plus personnel basé sur le batuque, un des rythmes populaires de l'île de Santiago originellement dévolu aux femmes. Assises en cercle, celles-ci frappent sur la "tchabeta", un ballot de tissus, en général des pagnes empilés, qu'elles roulent et placent entre leurs cuisses. Le batuque accompagne un chant, la "finaçon", que les femmes improvisent au gré de leur auditoire et des circonstances, commentant les événements du village et célèbrant les fêtes agraires, les naissances, les mariages, les décès. Man'ba des bes kumida dâ, l'une de ses premières compositions de Tcheka, montre clairement la direction musicale que le jeune musicien souhaite prendre : tirer le batuque vers plus d'universalité, pour en faire un rythme qui parle à tout le monde.

A Praia, aujourd'hui, Tcheka est reconnu pour faire sur le batuque, le même travail de modernisation qu'avait entrepris Catchas dans les années 70 à propos du funana, l'autre rythme roi de Santiago. Donner une nouvelle interprétation du batuque, tout en en respectant ses structures traditionnelles : c'est le message porté par le premier album de Tcheka, intitulé Argui ! (en créole : se lever, se mettre debout). Dans son dernier Cd, Tcheka pousse encore plus loin la modernisation du batuque, en se resourçant dans des sonorités africaines et en y apportant des influences Jazz et en militant ainsi pour un nouveau métissage culturel…

Visionnez sa [ BIOGRAPHIE ]*
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(Apéros-Concerts)

utchinha, artiste indépendante des maisons de disque traditionnelles, se produit à Paris sur des petites scènes telle que le Mam’bia. Elle a une maîtrise parfaite de la musique cap verdienne traditionnelle, qu’elle interprète d’une façon très fidèle, avec une voix à la fois profonde et enjouée. Mémé Landin. Dernier garçon d'une famille nombreuse, il grandit dans une ambiance musicale. Pourtant son père refuse catégoriquement qu'on lui enseigne le «Gaïta», l'accordéon cap-verdien populaire et subversif, de mauvaise réputation pour l’église coloniale.

 


ernier garçon d'une famille nombreuse, il grandit dans une ambiance musicale. Pourtant son père refuse catégoriquement qu'on lui enseigne le « Gaïta », l'accordéon cap-verdien populaire et subversif, de mauvaise réputation pour l’église coloniale. « Mémé » attendit ses dix-huit ans pour pouvoir commencer à jouer librement du « gaïta ». Sa passion et son talent lui permettent de progresser rapidement. Mémé Landin représente à lui tout seul toute la tradition des îles sous le vent et du Funana, ce genre musical singulier qui marie l'Afrique et l'Europe. Sa musique est festive et puissante, elle tire sa force de l'oppression dont ont été victimes les premiers habitants du Cap-Vert, esclaves d'Afrique.

* L'extrait ci-dessus est tiré du site [ WWW.AFRICULTURES.COM ]

 

 


 

e poète et philosophe humaniste de Mindelo, grand compositeur à la voix rauque et poignante comme les déserts rocailleux de son île, connaît un succès grandissant depuis qu’il s’est installé, il y a un an, en France. Il  vient de sortir un CD à la poésie envoûtante, qualifié de « bouleversant » par la critique (Marianne, Diapason, Nouvel Observateur).

 

 

 

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